Avec la Covid-19, l'année 2020 a été très compliquée, et l'année 2021 ne s'annonce pas beaucoup plus rose pour le moment. Entre les confinements, les baisses d'activités, les mises au chômage partiel, voir même les licenciements, beaucoup de ménages se heurtent à des difficultés financières. D'ailleurs les banques craignent une explosion des impayés des crédits immobiliers pour 2021, qui pourrait conduire à la revente de nombreux bien, contraints et forcés. Il existe pourtant des solutions. Découvrons 3 méthodes pour alléger ses crédits.
L'impact de la Covid19 sur les ménages
La crise sanitaire démarrée il y a un an maintenant a obligé le gouvernement à prendre de nombreuses mesures: nous avons ainsi déjà connu 2 confinements (et un autre semble inéluctable), couvre feu, fermeture de certains commerces (on pense notamment aux restaurants, au salles de sport, etc.), télétravail, etc. La priorité est donnée à la santé, ce qu'on ne pourra pas reprocher, mais cette crise sanitaire a un impact catastrophique sur l'économie du pays, et donc bien entendu sur les revenus des ménages.
Beaucoup de salariés se sont ainsi retrouvés au chômage partiel, une mesure mise en place exceptionnellement par l'Etat, qui permet aux entreprises de ne pas supporter la charge des salaires en cas de forte baisse, voir d'absence totale, d'activité. Mais pour les ménages, cela s'est traduit par une baisse de revenu, puisque la prise en charge ne s'élève qu'à 84% du salaire net (hors personnes au SMIC, qui touchent 100% de leur revenu). Une baisse de revenu limitée, mais non négligeable, quand on sait qu'en temps normal la majorité des ménages ont tout juste ce qu'il faut pour vivre.
Quant aux indépendants, beaucoup ont subi une énorme baisse d'activité, voir même subissent une fermeture administrative depuis plusieurs mois. Si là encore les aides de l'Etat visent à limiter la casse, la baisse de revenu de ces indépendants est catastrophique.
Aujourd'hui, un tiers des français rembourse un prêt immobilier pour leur logement. C'est bien entendu le cout le plus important sur le budget de ces ménages, qui peinent parfois à les rembourser. Sans compter généralement un prêt voiture, et quelques prêts à la consommation…
Avec la crise actuelle, il devient donc très difficile pour certains de faire face à leurs remboursements de crédits, si bien que les banques craignent une explosion des impayés des crédits immobiliers en 2021. Certains ménages ont donc même fait le choix de revendre leur bien et de redevenir locataire. Attention toutefois: dans un contexte de baisse des prix, et si le prêt a été réalisé sur une très longue période, il n'est pas toujours certain de pouvoir solder son prêt en revendant son bien.
Une difficulté aussi bien pour les particuliers que pour les banques. Il existe toutefois des solutions pour ne pas avoir à revendre son bien: le report d'échéance, la modulation d'échéance, ou encore le rachat de crédits.
Le rachat de crédits
Le rachat de crédits, également appelé “regroupement de crédits”, permet, comme son nom l'indique, de regrouper tous ses crédits en un seul. Cela concerne aussi bien les prêts immobiliers, prêts voiture, prêts à la consommation, etc. Le but de cette opération est de les regrouper en un seul crédit, et donc une seule mensualité chaque mois.
L'intérêt est de réduire le taux d'endettement du foyer: le prêt voiture sur 4 ans et le prêt à la consommation pour l'achat d'une machine à laver sur 2 ans seront lissés avec le prêt immobilier sur 15 ans, par exemple. Ainsi la mensualité unique est réduite par rapport aux diverses mensualités précédentes, ce qui permet au ménage de souffler un peu. La gestion s'en trouve également simplifiée, avec un unique crédit à gérer.
Dans le cadre du rachat de crédit, tous les prêts en cours sont rachetés et remboursés par anticipation par un organisme spécialisé, sans avoir besoin de changer de banque. Cette option est particulièrement intéressante actuellement, les taux d'intérêt étant très bas.
Petit détail: il est même possible d'y inclure une petite enveloppe de trésorerie si besoin. Si par exemple le foyer a actuellement un découvert de 3000€, il est possible d'inclure cette somme dans le nouveau prêt, qui sera lissée sur la durée avec les autres crédits, et qui permettra de combler ce découvert.
C'est une méthode que j'avais notamment utilisée il y a quelques années pour regrouper le prêt des panneaux photovoltaiques avec le prêt maison, bénéficiant ainsi d'un meilleur taux d'intérêt et d'une baisse de mensualité.
Le report d'échéance
Les contrats de prêts sont souvent conclus avec certaines clauses permettant une certaine flexibilité en cas de difficultés. Le report, ou la suspension d'échéances, est l'une de ces facilités. Le principe est simple: en cas de difficultés financières, il est possible de demander à la banque une suspension des remboursements, cela pouvant aller de quelques mois jusqu'à un an selon les contrats.
Généralement il faut que le prêt ait plus de 2 ans pour pouvoir accéder à cette suspension (mais dans le contexte actuel certaines banques ont ramené cette durée à 1 an). A noter que si le prêt est suspendu, l'assurance du prêt devra elle continuer à être payée chaque mois.
Attention toutefois: cette suspension n'est bien sûr pas gratuite. Il ne s'agit que d'un report: ce qui n'est pas payé aujourd'hui sera payé à la fin du prêt, qui verra donc sa durée rallongée, et donc son cout également (puisque les intérêts continuent de courir).
Seule la moitié des banques proposent cette possibilité, mais avec la crise actuelle beaucoup d'établissements se montrent plus flexibles et peuvent proposer exceptionnellement le report d'échéance. Mieux vaut être payé plus tard que jamais.
La modulation d'échéance
La modulation d'échéance est une autre mesure de flexibilité souvent prévue au contrat du prêt immobilier. Quand la baisse de revenu risque d'être de longue durée, c'est la méthode à privilégier, car la suspension d'échéance ne peut pas durer plus de quelques mois.
La modulation d'échéance consiste à réduire le montant de la mensualité de 10 à 30%, dans la limite d'un rallongement de la durée du crédit à 2 ans maximum. On continue donc de rembourser le prêt chaque mois, mais d'un montant inférieur, ce qui allège un peu les charges du ménage. En contrepartie la durée du prêt sera allongée, mais au final le cout supplémentaire reste très réduit (plus réduit que la suspension totale du prêt).
A l'inverse, lorsque les revenus seront revenus à la normale, il sera possible de demander à moduler dans l'autre sens, c'est à dire à augmenter la mensualité, et donc réduire la durée du prêt.
Ces 3 méthodes pour alléger ses crédits sont les plus couramment utilisées, et seront sans doute très utiles en ces temps de crise pour éviter d'avoir à vendre sa maison ou son appartement :/ Elles méritent donc d'être connues ! Quoiqu'il arrive, parlez en à votre banquier avant d'être réellement dos au mur.
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