Bouygues Construction: choix d’une box domotique pour des logements sociaux

La semaine dernière se sont tenues les Universités d’été EnOcean près de Lyon. L’occasion de rencontrer des professionnels, installateurs, mais également d’assister à des conférences, toutes tournant autour du EnOcean bien entendu. Pour rappel, EnOcean est un protocole domotique sans fil et sans pile, très apprécié des installateurs, puisqu'il ne nécessite donc aucune maintenance. Il est donc très utilisé dans des projets d'envergure. Ces Universités d'été sont donc l'occasion d'en découvrir un peu plus, sur des cas bien concrets présentés par leurs chefs de projet.

On parle souvent de domotique et de smarthome, mais ces termes s'appliquent plus au résidentiel. En parallèle, on évoque de plus en plus le Smart Building et la Smart City: en gros, tous les bâtiments et les infrastructures doivent devenir intelligents et connectés, grâce à l'IOT, pour améliorer le confort, la sécurité, mais surtout réaliser des économies d'énergie. L'intelligence artificielle qui se développe rapidement, et la 5G qui arrivera prochainement seront sans doute des technologies décisives pour ce domaine (si cela est un peu flou pour vous, je vous invite à visiter ce site pour en savoir plus sur les différentes définitions des bâtiments intelligents).

Lors de ces université d'été, un projet m’a tout particulièrement intéressé : celui réalisé par Bouygues Construction, proposant de la domotique là où peu de gens l’auraient imaginé en premier : les logements sociaux.

Il s’agit ici d’une réalisation concrète, puisque cet immeuble de 44 logements a été livré lundi dernier. Destinés à l’accession sociale, la domotisation des appartements a été mise en place ici pour aider les primo accédants à maitriser leur budget énergie, en mettant notamment à disposition des outils simples et efficaces pour contrôler leurs consommations énergétiques.

De nombreuses choses simples peuvent en effet être mises en place, comme par exemple la coupure du chauffage quand la porte fenêtre est grande ouverte pendant un certain temps (pendant que les occupants fument sur le balcon par exemple), le passage en mode éco quand le logement est inoccupé, etc.

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Comme on peut le voir dans cette liste, l’équipement est relativement complet :

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Gestion du chauffage, de l’éclairage, suivis de consommation, etc… une installation soigneusement étudiée, reposant sur deux protocoles principaux : EnOcean, mais également un peu de Z-wave, les produits de chaque protocole venant se compléter, puisque certains besoins n’étaient pas entièrement couverts dans l’un ou l’autre des protocoles. La majeure partie repose tout de même sur du EnOcean, ceci pour une raison simple : l’absence de maintenance, puisque ces périphériques fonctionnent sans fil et sans pile, comme nous l’avons déjà vu sur le site.

Pour optimiser le fonctionnement, les périphériques ont été appairés directement entre eux. Par exemple un bouton sans fil avec un micro module inséré dans le plafonnier, pour piloter un éclairage. Ainsi, même en cas de panne du contrôleur (ou box domotique), le système continue de fonctionner en mode « simple « (sans les scénarios, donc). Un thermostat mécanique traditionnel a même été installé en secours, le chauffage étant bien sûr un élément crucial dans un logement.

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Et au centre de tout ceci, la box domotique Zipabox, dont nous vous avons déjà parlé sur le blog.  Installée directement en rail din dans le tableau électrique, modulable, et pouvant accueillir diverses extensions pour communiquer avec divers types de matériels. Cette box se charge de donner de l’intelligence à la maison, grâce à divers scénarios permettant d’optimiser notamment les consommations d’énergie. Elle peut bien sûr permettre d’améliorer le confort, voir même la sécurité, puisque cette box est relativement complète.

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Comme on peut le voir sur ce slide, les premiers retours semblent bons, que ce soit au niveau du constructeur, du maitre d’ouvrage, ou encore des utilisateurs.

Le tableau serait presqu’idyllique, s’il n’y avait pas ce gros nuage. Nuage au vrai sens du terme, puisque la Zipabox est une box domotique reposant sur le Cloud, donc sur les serveurs du fabricant. Autrement dit, en cas de coupure internet, la box fonctionne en mode dégradé. Ce dont est bien conscient Bouygues Construction, puisque différents cas ont été présentés :

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Bien sûr, le constructeur a prévu les différents cas possibles, selon si la box est indisponible, la connexion internet, etc… Quand le système est pleinement opérationnel, l’utilisateur bénéficie d’un logement connecté, permettant de visualiser ses consommations, piloter sa maison à distance, modifier sa configuration (ajout d’équipements ou de scénarios).

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En cas de panne internet, le logement reste intelligent : il n’est plus possible de modifier son installation, mais la box continue d’exécuter les scénarios programmés.

Enfin, en cas de panne de la box, le logement en est réduit au strict minimum, à un logement « classique » si on peut dire, avec les fonctions de base continuant de fonctionner : lumières et thermostat. Plus de scénarios, plus de suivi d’énergie, plus de contrôle à distance.

Ce dernier cas est le plus problématique. Tout d’abord, en cas de panne de la box, l’intervenant a précisé lors de sa conférence, que celle ci était garantie deux ans et serait remplacée si besoin. Après les deux ans, il faudrait faire appel à un installateur. Aucun contrat de maintenance n’a semble t il été prévu, mais on ne pourra pas leur reprocher, car il y a peu de chance que des gens habitant un logement social trouvent une réelle justification monétaire à ce type de chose, qui ne les empêchait pas de vivre jusqu’ici. Après, on est en droit de se demander si une installation domotique pré installée ne devrait pas être couverte par la garantie décennale. Je ne m’y connais pas assez dans ce domaine pour aller plus loin, mais ce pourrait être une réflexion à avoir pour les futurs logements.

Le vrai risque à mon avis est vis à vis de la pérennité du fabricant, Zipato. Ce n’est d’ailleurs pas personnel envers Zipato, toutes les sociétés sont dans le même cas, surtout celles tournant autour des nouvelles technologies. Ce domaine évoluant très très rapidement, les sociétés vont et viennent, et il est impossible de savoir ce qu’il adviendra d’une société dans 5 ans, 10 ans, et encore moins 30 ans. Tout installateur domotique « éclairé » vous le dira : une construction a une durée de vie donnée pour 30 ans. Une installation domotique doit donc être capable de vivre, et évoluer, avec ce logement sur cette même durée. Hors, ici, la pérennité de la solution domotique repose directement sur celle de la société, puisque sans ses serveurs la box domotique n’est plus opérationnelle (les scénarios continueront à fonctionner, mais il ne sera plus possible de les modifier ni de faire évoluer son installation). C’est un sujet que j’ai déjà longuement abordé dans mes articles pour bien choisir sa solution domotique, ainsi que dans mon livre, « Le Guide de la Maison et des Objets Connectés », qui met justement bien en garde contre ce type de risque.

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Ce choix de la part d’un constructeur proposant des logements connectés à l’achat, me paraît donc très risqué, d’autant qu’il existe sur le marché des solutions toutes aussi performantes, et totalement indépendantes du cloud (et en plus françaises pour certaines…).

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Bien sûr, le logement reposant tout de même sur des protocoles ouverts, EnOcean et Z-Wave, il restera la possibilité de remplacer uniquement la box domotique par une autre compatible, ce qui limite les couts et permet de conserver un logement intelligent. Mais je suis sûr que c’est un soucis dont les nouveaux acquéreurs se passeraient bien.

Pour ces derniers il faudra maintenant voir sur la durée, puisqu’ils n’utilisent la solution au mieux que depuis une semaine. Croisons les doigts pour eux ;-)

Reste que malgré ce Cloud dont on aurait pu se passer, il s’agit tout de même d’un bel exemple de mise en place, qui contribuera à habituer peu à peu le grand public à la maison intelligente. Tout comme aujourd’hui on ne se pose plus la question sur les TV, qui sont quasiment toutes connectées (ou connectables, tout au moins), demain tous les logements seront intelligents. On l’espère en tout cas.

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