Il y a un an je vous proposais un test du drone DJI Phantom 2, l’un des meilleurs drones grand public qu’on puisse trouver. Même si une version 3 est sortie entre temps, il reste un excellent modèle, et je ne m’en lasse pas. Seulement, bien qu’équipé d’une GoPro, celle ci ne me permettait que de visionner les vidéos à posteriori, une fois que le drone avait fini sa balade. Impossible de voir en live ce que voyait la caméra, obligeant donc le vol à vue (c’est à dire en regardant le drone dans le ciel).
Mais dans le monde du modélisme il existe ce qu’on appelle le FPV, c’est à dire le « First Person View ». Autrement dit, on voit ce que filme la caméra en live, comme si nous étions nous même dans le drone. Difficile de faire plus immersif, cela permet de découvrir une nouvelle expérience de vol, et d’explorer des lieux différemment.
Il existe de nombreuses facons d’ajouter le FPV sur un drone, mais le principe est toujours le même: une caméra reliée à un émetteur vidéo montés sur le drone qui envoient la vidéo à un récepteur au sol, souvent un écran (ou des lunettes, nous en parlerons plus loin). Les amateurs éclairés peuvent choisir eux même chaque composant, à condition de maitriser un minimum les contraintes de l’émission vidéo par fréquence radio.
Comme le DJI Phantom 2 est un drone relativement grand public, facile à utiliser, j’ai voulu vous faire découvrir ici un kit vidéo tout aussi facile à mettre en place et à utiliser. Ce kit, réalisé par iDrone Zone (que je remercie au passage), est complet et simple à installer, en ne nécessitant absolument aucune soudure. J’ai simplement ajouté au kit de base un iOSD Mini, un tout petit boitier permettant de récupérer les informations du drone pour les afficher en surimpression sur la vidéo: batterie, distance, altitude, nombre de satellites, etc…
Passons sans plus attendre à sa découverte.
I. Déballage du kit FPV
Le kit FPV est constitué de plusieurs éléments, que nous allons découvrir un par un.
1.1 L’écran
Nous avons pour commencer un écran HD 7″ de résolution 16/9 en 1024x600px.
Il a deux gros avantages: il intègre une batterie Lilon, mais également un récepteur diversity 32CH 5.8Ghz, ce qui évite de devoir se balader avec des accessoires à côté. J’ai en effet vu quelques montages sympa, mais qui nécessitaient de se promener avec une batterie extérieure et un récepteur vidéo relié à l’écran. Pas très pratique :(
Malgré la batterie et le récepteur intégrés, il est très fin, puisqu’il mesure moins de 2cm d’épaisseur:
Il dispose sur le côté d’un connecteur pour l’alimentation (mise en charge), d’une sortie alimentation pour alimenter un autre appareil éventuel, et d’un port micro Usb (pour les éventuelles mises à jour):
De l’autre côté nous avons toutes les entrées sorties audio vidéo: une entrée HDMI, une entré jack vidéo, une sortie jack vidéo, et une prise casque.
Des haut parleurs sont positionnés à l’arrière:
Tel quel, on peut très bien imaginer utiliser l’écran pour y diffuser n’importe quel contenu. Mais le but ici est de visionner la vidéo issue de notre drone. D’ailleurs, un pas de vis est disponible sur le dessous pour pouvoir le fixer sur sa télécommande via un adaptateur que nous verrons plus loin.
Pour la réception, l’écran dispose de deux connecteurs pour antenne:
Les deux antennes sont fournies avec l’écran:
Il dispose d’une luminosité de 500cd/m², et d’un taux de contraste de 700:1, qui lui assurent une très bonne visibilité. Mais en cas de grand soleil, un pare soleil est également fourni, qui permet de bien voir l’image quelques soient les conditions.
Le pare soleil pliant est pratique pour gagner de la place en transport.
1.2 Le support d’écran
Nous avons un petit accessoire qui vient se monter sur la télécommande, afin de tenir l’écran en position:
Cet accessoire vient se positionner sur le crochet de la télécommande, où on accroche habituellement le tour de cou:
On assemble les deux parties:
Et l’écran vient ensuite s’y visser:
On peut ensuite y remettre son tour de cou préféré, ce qui est vraiment conseillé pour tenir la télécommande tranquillement avec l’écran, car l’ensemble prend du poids.
1.3 Les antennes Clover Leaf
Avec ce kit sont fournies deux antennes Spiro DJI qui améliorent la réception.
Une pour l’émetteur, l’autre pour le récepteur, on peut donc remplacer l’antenne d’origine de l’écran par celle ci:
1.4 iOSD mini
L’iOSD mini de DJI est un tout petit boitier qui vient se brancher sur le port de communication du DJI Phantom. Il ne fait pas partie du kit FPV, mai apporte vraiment un plus, puisqu’il affichera les informations techniques du drone par dessus la vidéo: altitude, distance, orientation, batterie, nombre de satellites accrochés pour le GPS, etc…
Il dispose d’un côté d’un port micro Usb pour d’éventuelles mises à jour, et d’un connecteur pour le cable fourni, qui permettra de réceptionner le signal vidéo pour le faire ressortir avec les informations du drone en surimpression.
De l’autre côté nous avons le port de communication DJI, ce qui permettra ainsi de brancher des équipements en série.
1.5 L’émetteur vidéo AVL58
Autre pièce importante: l’émetteur vidéo.
Il est fourni avec tout le nécessaire, et à vrai dire nous n’utiliserons pas tout ;-)
Nous retrouvons un connecteur pour l’antenne (émettrice, attention à brancher la bonne antenne):
L’émetteur dispose d’un ventilo intégré, car c’est quelque chose qui a tendance à chauffer un peu.
Il dispose d’un connecteur qui permettra de l’alimenter, et de recevoir le signal vidéo et audio.
D’une puissance de 630mW, il est donné pour une portée de 500 à 600m dans les meilleures conditions.
1.6 Le FPV Hub
Le FPV Hub est une petite carte très pratique, qui va nous permettre d’éviter toute soudure :D
En effet, tous les cables sont fournis pour correspondre aux différents accessoires à brancher.
La carte est minuscule, mais dispose de tous les connecteurs:
Il est donc temps de passer à son montage…
II. Montage du kit FPV
Ce que j’apprécie beaucoup dans ce kit, c’est la possibilité de monter cela sans aucune soudure ! En effet, dans ce domaine, lorsque le FPV n’est pas installé de base, comme c’est le cas par exemple sur le Phantom Vision, il faut souvent acheter chaque élément séparé, et recourir au fer à souder pour raccorder quelques fils entre eux.
DJI a bien prévu le coup grâce à sa petite carte Hub. Cette minuscule carte, comme on l’a vu, propose la plupart des branchements possibles et est livrée avec les différents cables. Voici un schéma expliquant clairement les raccordements (merci au forum Djiphantom pour les ressources fort intéressantes à ce sujet).
Il suffit donc de suivre le guide de montage tranquillement, en utilisant les cables indiqués.
Nous avons tout d’abord le mini iOSD, qui va donc récupérer les informations techniques du drone:
Puis l’émetteur vidéo:
Ensuite, notre nacelle Zenmuse, qui stabilise la caméra, doit être raccordée: c’est grâce à elle que nous allons récupérer le flux audio et vidéo, pas besoin de cable spécifique pour la GoPro:
Voilà, tous les accessoires sont raccordés à la carte Hub, qui se chargera de faire communiquer ce petit monde. Pas de cable supplémentaire pour l’alimentation, elle se fait directement via le drone.
Le plus dur est maintenant de réussir à tout caser sous le drone, à l’aide du double face fourni.
Il vaut mieux faire quelques essais au préalable pour vérifier que tout passe, sans trop tirer sur les cables.
Certains ouvrent la coque du DJI pour y loger certains composants, comme la carte Hub et le Mini iOSD, mais il faut faire attention qu’il n’y ait pas de contact avec l’électronique. Ici on va se contenter de tout coller sous le drone, on pourra réajuster plus tard:
Voilà l’ensemble monté, avec l’antenne qui sort sur le côté:
Et vue de dessus:
III. Utilisation / Conclusion
L’utilisation est relativement simple:
- on allume la télécommande, puis le drone, qui va mettre en route l’émetteur vidéo
- on allume l’écran, et on lance un scan des fréquences radio afin que l’écran capte le signal vidéo du drone
après quelques secondes on obtient la vidéo du drone sur l’écran:
Je ne vous refais pas une vidéo ici, ca n’apportera pas grand chose, puisque le vol du drone en lui même reste identique. Mais je peux vous dire que l’expérience de vol, est, est tout autre ! Sans le FPV, on vole à vue, c’est à dire en regardant son drone, en faisant attention aux sens inversés quand il est tourné vers nous, etc… Quand il commence à être trop éloigné, quand on commence à ne plus savoir dans quel sens il va, il faut se faire une raison et le faire revenir.
Avec le FPV, il faut bien sûr garder un oeil sur son drone de temps en temps. Mais on voit ce que voit le drone, s’il passe correctement au dessus des arbres ou d’une ligne électrique, la direction vers laquelle il est tourné, et même son orientation par rapport à nous, via un petit losange qui se déplace au centre de l’écran. Altitude, distance, niveau de la batterie, nombre de GPS, toutes ces indications sont vraiment très utiles et permettent de voler plus serein. Sans le FPV il m’était par exemple très difficile d’estimer l’altitude de vol, tout comme le niveau de la batterie, même si le drone revient tout seul quand il commence à être à court de jus. Pour le vol, c’est donc vraiment très pratique !
Ca l’est également quand on veut faire de la prise de vue. Avec le DJI il est en effet possible d’enregistrer des photos ou de la vidéo à l’aide de la GoPro qui y est fixée. Seulement, comme pour le vol, on filme « à vue », et on n’est jamais très sûr du résultat tant qu’on n’a pas visionné la vidéo… après le vol. Avec le FPV, comme on voit en live ce que voit la GoPro, on peut filmer très précisément ce qu’on souhaite. A noter que les indications techniques du drone, en surimpression sur l’écran FPV, ne seront toutefois pas sur la vidéo enregistrée sur la GoPro, puisqu’elle est avant l’iOSD Mini. C’est tout à fait normal, mais je pense que certains se poseront la question.
Mise à part quelques petits sauts d’image de temps en temps, relativement rares, je vous rassure, la transmission vidéo est plutot très stable et de bonne qualité (plus nette que sur les photos de l’écran, à cause du rafraichissement de l’image). Je n’ai pas poussé jusqu’aux limites de la portée (trop peur de perdre mon drone ;-), mais la transmission vidéo a parfaitement fonctionné jusqu’à environ 400m. Les 500 à 600m donnés à titre indicatif doivent donc être à peu près corrects.
Pour finir, juste un mot sur l’autonomie du drone, qui s’en ressent toutefois. D’une part parce qu’il alimente la transmission vidéo (en plus de la nacelle et de la GoPro), d’autre part parce qu’il prend un peu de poids. L’ensemble est certes aussi léger que possible (l’émetteur vidéo, qui est la partie la plus lourde, ne pèse que 39g), mais en vol le moindre gramme compte, et impacte l’autonomie des batteries. Avec tout cet équipement je tourne donc à environ 15min de vol, contre près de 25 quand le drone est nu. Cette perte d’autonomie est tout à fait normale, mais doit être prise en compte.
En conclusion ? Et bien je suis tout à fait satisfait de ce kit ! Simple à installer, complet, et de très bonne qualité, c’est parfait pour le débutant que je suis ! Il m’a en revanche permis de découvrir une nouvelle étape dans le monde des drones, et je dois dire qu’une fois qu’on a gouté au FPV il est très difficile de s’en passer :p
Pour faire plus immersif, il ne restera plus qu’à tester avec des lunettes FPV, comme celles ci par exemple:
Dans ce mode, c’est comme si on était dans le drone. Il vaut mieux piloter assis, par contre, et il faut être à deux pour commander le drone, question de sécurité et d’assurance, puisque dans ce mode il est difficile de voir ce qui peut arriver au drone. Ce sera sans doute pour l’été prochain ;-)
Bonjour.
Comment faire ou sur quel site faut il aller pour acheter ce kit pfv pour du phantom2 ?
Merci