Suite à un post instagram que j’ai laissé il y a quelques jours, vous avez été nombreux à me demander comment je m’y étais pris pour nettoyer mon bois en friche, une véritable jungle abandonnée depuis 40 ans. J’ai en effet près d’un hectare de forêt autour de mon terrain de loisirs. Des bois achetés pour être « tranquilles » vis à vis du voisinage, mais qui annonçaient un travail colossal pour être exploitables. Un bois si dense qu’il était impossible d’y pénétrer, comme on peut le voir sur cette photo:

La sécurité avant tout

Avant de parler de matériel pour nettoyer tout cela, parlons sécurité. Ce n’est pas une tâche à laquelle on s’attèle en short et en tongues, même s’il faisait très chaud cet été pour réaliser ce nettoyage. Il faut au minimum prévoir:

• pantalon et t-shirt manches longues à la rigueur: les branches et ronces se feront sinon un plaisir de vous entailler partout. Sans compter les risques de piqures (nids de frelons, guêpes, etc.) ou de morsure (serpents…).
• chaussures de sécurité : primordial, que ce soit pour éviter de recevoir un rondin sur les pieds, ou se protéger vis à vis des outils dangereux utilisés pour ce débroussaillage (j’aime particulièrement la marque Engelbert Strauss, qui propose de nombreux modèles confortables et adaptés à toutes les situations, contrairement aux anciennes chaussures de sécurité « classiques », désagréables à porter)
• gants: pour les mêmes raisons que les autres habits, éviter de s’abimer les mains avec les ronces, branchages, etc.
• idéalement un casque, qui pourra être avec visière pour éviter les débris dans la figure et les yeux, et des protections d’oreilles, pour atténuer le bruit des moteurs thermiques (débroussailleuse, broyeur, etc.). Un équipement important, car on peut parfois avoir de mauvaises surprises: un vieux pin, mort, s’est effondré à côté de moi sans crier gare. 2 mètres de plus et je le prenais sur la tête :/
• si vous travaillez seul, prévoyez un téléphone ou un talkie walkie pour appeler de l’aide en cas de soucis. Un bucheron me racontait l’histoire d’une personne qui travaillait seul dans les bois, et qu’on avait retrouvé au bout de 48h sous un arbre, bien sûr décédé…

Cet équipement est contraignant, surtout quand on travaille en période de grosses chaleurs comme j’ai fait cet été, mais la sécurité avant tout ! Et dans ce type de travaux, les risques sont nombreux !

Passons donc maintenant au matériel.

Le matériel pour débroussailler

Ami avec l’agriculteur du coin, j’avais tout d’abord échangé avec lui: il existe des équipements à monter derrière le tracteur, capables de nettoyer des terrains très rapidement. Malheureusement dans notre cas le bois était beaucoup trop dense, et pour ne pas arranger les choses nous sommes dans une zone très rocailleuse, avec des pierres énormes pouvant être n’importe où, et pouvant endommager le matériel. Idem pour les équipements type débroussailleuse à fléaux (ou à couteux). Pas d’autre choix que de procéder à la main, avec la contrainte de limiter les investissements autant que possible. L’équipement utilisé a donc été le suivant:

• débroussailleuse thermique, suffisamment puissante pour accueillir un disque de coupe de ce type:

Même les petits arbustes de 3-4cm de diamètre n’y résistent pas.

• tronconneuse thermique pour les plus gros morceaux
• élagueuse sur perche pour les morceaux trop hauts
• cisaille et coupes branches à main pour affiner le nettoyage
• broyeur de végétaux thermique

J’étais déjà bien équipé, seul le broyeur a été acheté en début d’été (moins de 500€), car les déchets verts se transforment vite en tas immenses.

Et de l’huile de coude…

Il n’y a pas de miracle, malgré l’équipement, il a fallu de l’huile de coude, beaucoup de sueur et de motivation. Un grand merci au passage à mon père qui est venu m’aider durant deux semaines, et qui a permis de bien avancer dans cette tâche ! A 70 ans, il débite :p

Le débroussaillage s’est fait mètre après mètre. Débrousailleuse et cisaille pour dégrossir et y voir plus clair, en faisant attention à ne pas abîmer les beaux arbres (chênes, érables, etc.) ou les plantes pouvant être utiles (noisetiers, tilleuls, etc.). Tronconneuse et élagueuse pour couper les morceaux plus gros: arbres et branches morts, espèces invasives, etc.

On avance au feeling, en fonction de ce qu’on rencontre sur notre chemin, tout en faisant attention à ne pas déranger un nid de frelons ou de vipères, ou en faisant attention aux arbres risquant de chuter. Il a fallu beaucoup de patience, de motivation, et d’énergie !

L’autre contrainte est l’évacuation des « déchets », qui peuvent vite représenter des tas énormes un peu partout. Ici nous avons effectuer trois tris:

• les plus gros morceaux serviront bien sûr de bois de chauffage pour l’hiver (en le laissant bien sûr sécher un an ou deux, et après avoir fendu les plus gros)

• les branches plus fines servent en partie au bois d’allumage, mais surtout à la réalisation de clôtures naturelles tout autour du terrain. Cela dissuade les visiteurs, tout en constituant un abris pour les petits animaux (hérissons, oiseaux, etc.)

• le reste est passé au broyeur. L’un de mes meilleurs investissements ! Les déchets passés au broyeur peuvent servir à pailler le jardin ou les parterres de fleur (sur le principe de la permaculture), ou même laissés sur place, servant de compost. Le broyage permet de considérablement réduire le volume des déchets !

Après ces différentes étapes, on arrive à un bois relativement propre, où on peut de nouveau se promener et imaginer de nouveaux projets :)

Il reste encore pas mal de travail, mais les trois semaines passées dessus cet été permettent déjà d’y voir beaucoup plus clair !

Je ne suis ni bucheron ni paysagiste, j’ai fait avec les moyens du bord, avec pour principal outil ma motivation. Mais si des connaisseurs ont de meilleures idées pour se faciliter la vie, je suis tout ouï !